La kinésithérapie et l’ostéopathie sont souvent confondues, car elles sont toutes deux des thérapies manuelles, mais elles n’ont ni les mêmes approches ni les mêmes objectifs.-
Le kinésithérapeute a une approche ”symptomatique” du corps : lors d’une séance il travaille sur une zone précise dans le but de la rééduquer fonctionnellement et soulager les douleurs locales. Par le biais d’exercices et de massages (avec ou sans appareils), parfois en balnéothérapie, il agit sur la stabilité et la mobilité d’une articulation. Il faut renforcer les muscles, les ligaments et les tendons, travailler la proprioception, pour retrouver localement un mouvement optimal. Il intervient souvent après un traumatisme ou une opération, pour redonner de la mobilité à une articulation qui a été immobilisée pendant un certain temps.-
L’ostéopathe a une approche plus globale : il considère le corps comme un tout indivisible, chaque partie étant en relation avec une ou plusieurs autres (de par les liens articulaires, musculo-ligamentaires, viscéraux, neurologiques, faciaux). Une perte de mobilité sur une zone influe systématiquement sur la posture entière du corps car celui-ci compense afin de maintenir un certain équilibre (l’horizontalité du regard). Ainsi, l’ostéopathe s’applique non seulement à traiter le trouble fonctionnel local, mais cherche surtout à identifier et traiter la cause de la douleur, pour éviter toute une série d’adaptations (mécaniques et posturales) qui dans le temps pourront entraîner d’autres douleurs et symptôme .
Bien qu’ils n’agissent pas de la même façon sur le corps, le kinésithérapeute et l’ostéopathe travaillent de concert et sont grandement complémentaires.
En libérant un ”blocage ”articulaire ou une tension (musculaire, viscérale, tissulaire) et en redonnant de la mobilité sur l’ensemble du corps, l’ostéopathe permet au kinésithérapeute d’optimiser la rééducation : le corps ayant retrouvé plus de souplesse et de capacité à supporter les contraintes, le renforcement d’une articulation s’en trouve facilité.
Inversement, en renforçant et en améliorant la mobilité d’une articulation (par la proprioception par exemple), le kinésithérapeute permet à un traitement ostéopathique de ”tenir” dans le temps. Dans le cas d’une entorse, en étant stabilisée par la rééducation, une cheville aura moins tendance à se retorde (les muscles et les ligaments étant renforcées), et le ré-équilibrage du bassin (effectué par l’ostéopathe) pourra être efficace sur le long terme.
Allier la kinésithérapie et l’ostéopathie permet au patient de bénéficier d’un soulagement efficace et durable de ses troubles, contribuant à la prévention des récidives et l’apparition d’autres douleurs. Cependant, ces thérapies ne peuvent se substituer à la pratique d’une activité sportive régulière, qui reste le meilleur moyen d’entretenir son corps.
Une entorse est une distension d’un ou plusieurs ligaments et de la capsule articulaire, faisant suite à un mauvais mouvement souvent non anticipé par le corps. Il y a plusieurs stades de gravité d’entorse : simple étirement (foulure), distension plus importante affectant plus de fibres ligamentaires, ruptures ligamentaires, avec parfois arrachement osseux.
Dans tous les cas, l’articulation se verrouille dans une position, c’est un mécanisme réflexe de protection, le système péri-articulaire se spasme. En se tordant et en se verrouillant ,fréquemment vers le bas et l’intérieur, la cheville ne va plus pouvoir s’adapter aux contraintes dans les autres directions. Elle devient instable et douloureuse, et le reste du corps va compenser : le bassin (os iliaques et sacrum) et les vertèbres lombaires s’organisent pour décharger le côté atteint (=adaptation pour répartir différemment le poids du corps), et deviennent eux aussi douloureux. Sur ce même côté, il est possible que la lésion affecte également le péroné (os sur le côté de la jambe), cela pouvant entraîner des douleurs sur le genou .
A terme, c’est la posture globale du corps qui va s’adapter à la cheville lésée, depuis le bas du dos jusqu’au cervicales. Et après plusieurs années il est fréquent qu’une personne se plaigne de douleurs lombaires et/ou cervicales chroniques à cause d’une entorse de cheville mal soignée.
Plus une entorse est traitée rapidement plus la mobilité de l’articulation sera récupérée sans avoir trop affecté la posture. En premier lieu il est important d’immobiliser la cheville (strapping ou atèle), et d’éviter l’appui au sol pour ne pas aggraver la lésion.
Dans le cas d’une entorse simple, il est bénéfique que l’ostéopathe intervienne avant ou pendant l’immobilisation : en déverrouillant l’articulation (technique structurelle directe ou tissulaire) et en corrigeant les adaptations du genou, il favorise une meilleure circulation et un meilleur drainage de la cheville, améliorant ainsi la résorption de l’œdème et la diminution de l’inflammation. Dans les stades compliqués, il faut attendre cicatrisation des ligaments et de la capsule avant d’intervenir localement. Il est important également de vérifier et corriger les adaptations à distance (bassin et lombaires) pour que le corps ne reste pas dans un schéma lésionnel. Une fois la cheville déverrouillée,
une rééducation en kinésithérapie est nécessaire pour renforcer les muscles et les ligaments lésés, et travailler la proprioception : les articulations contiennent des capteurs (sensibles à la pression et à l’étirement) qui informent le corps sur les positions des articulations (en fonction de leur mouvement et de leur position dans l’espace). Travailler la proprioception est indispensable pour retrouver une stabilité optimale sur la cheville, ce qui évitera les récidives d’entorse, et par la suite des complications chroniques (douloureuses) au niveau du bassin et du rachis.
Le coup du lapin ou syndrome cervical traumatique, est un traumatisme du rachis cervical. Il peut être direct ou indirect, provoqué par un choc sur la base du crâne ou le cou, après un accident de la voie publique, un accident sportif, un accident de travail ou un simple accident domestique.
Il s’agit d’un brusque et violent mouvement (accélération/décélération) de la tête vers l’avant ou l’arrière et/ou un côté associé à une compression ou une hyper-extension . L’accumulation de ces paramètres peut causer des (micro)lésions de divers structures : corps vertébraux, articulations Intervertébrales, disques intervertébraux, ligaments articulaires, muscles, nerfs et moelle épinière...
La lésion la plus connue étant l’entorse cervicale. Si la tête est tournée au moment de l’accident le risque de lésions est d’autant plus important.
La guérison peut-être effective après quelques jours , mais peut aussi être plus longue . En effet selon diverses études, 50% des personnes victimes d’un coup du lapin guérissent spontanément après 3 à 4 semaines ; 80% des patients des 50% restants conservent leurs plaintes pendant un an ; certaines plaintes subsistent plus d’un an .
On observe généralement des douleurs dans la nuque (à cause des muscles cervicaux hypertoniques, très tendus) et des maux de tête irradiant de la nuque à l’occiput. On constate encore d’autres phénomènes diffus tels que :
_douleurs irradiant vers le visage, les épaules, les bras et le rachis thoracique
_vertiges et problèmes d’équilibre
_nausées et vomissements
_mauvaise vue, tâche devant les yeux et sensibilité à la lumière
_bourdonnement d’oreilles, acouphènes (sifflement)
_douleurs dans le bas du dos et douleurs au bassin, sciatiques
_fatigue et trouble du sommeil
_troubles de la concentration et distraction
_problème de menstruation et baisse de la libido
Une approche ostéopathique convient lorsqu’il n’y a pas de lésions structurelles graves ou lorsque celles-ci sont guéries.
Si les structures sont intactes mais que les plaintes persistent, la ”fonction ” des structures peut être la cause.
Il s’agit ici de la mobilité des articulations, de l’irrigation sanguine, du nerf irrité, de muscles hypertendus...
En complément d’un traitement médical classique, l’ostéopathie aide à rétablir la fonction de ces structures, permettant d’éviter l’apparition future d’autres troubles (ex: arthrose précoce des cervicales) .
L’ostéopathe examine donc les cervicales, les os du crâne, les méninges, certains organes (foie, reins, œsophage), le diaphragme respiratoire, le sacrum... Le traitement est très doux et ne s’accompagne pas toujours d’une ”manipulation” (avec craquement) comme beaucoup le pensent. L’ostéopathe offre au patient un certain nombre de possibilités stimulant la guérison, l’objectif étant le traitement de toutes les composantes en relation avec les plaintes et la zone traumatisée (et non uniquement le symptôme).
L’occlusion (la façon dont les dents du haut est en contact avec celles du bas) est considérée comme une entrée posturale au même titre que les appuis podaux, la vue et l’audition. Une posture correcte limite les tensions musculaires déséquilibrées nocives sur le long terme (ex : mal de dos suite à une position assise inconfortable soutenue)
Le rôle des dents et de la mâchoire est de mastiquer les aliments pour faciliter la digestion .Au repos, elles doivent être en contact sans serrement exagéré ni bruxisme (grincement).
Un déséquilibre occlusal entraîne fréquemment une compensation du crâne et des vertèbres cervicales , déséquilibrant les tensions musculaires et les ligaments au niveau du cou et du haut du dos , pouvant être à l’origine de ressauts et décalages de la mâchoire, de maux de tête, de troubles auditifs, de vertiges , de troubles digestifs, jusqu’à des douleurs chroniques au niveau dorsal et lombaire (le corps tout entier s’organise autour du déséquilibre et s’y adapte, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le faire: il devient douloureux) ,
L’ostéopathie crânienne permet d’observer et tester la mobilité des os du crâne pour déterminer s’il existe une perte de mobilité affectant la mâchoire, le maxillaire supérieur et l’ATM (articulation temporo-mandibulaire). De nombreux os crâniens sont aussi examinés(occiput, temporaux, sphénoïde, palatin, vomer, ethmoïde, frontal, malaires, os nasaux, pariétaux) . Les corrections consistent en des techniques de manipulations douces (techniques crâniennes), directes ou indirectes, aidées plus ou moins par la participation du patient (mouvement de tête, des yeux, respiration thoracique ...) l’ostéopathe corrige toutes les dysfonctions vertébrales (cervicale, dorsale, ou lombaire) pouvant influencer les tensions musculaires de la zone, et dans le cas de serrement de dents , un massage des muscles masticateurs est souvent effectué
L’occlusion peut être déséquilibrée par de nombreux facteurs, extractions dentaires (dents de sagesse notamment), poses d’implant, traitement orthodontique, mais aussi chocs et intervention sur la face . Toute modification de la position des dents entre elles (et donc des os qui les contiennent) est compensée par l’ensemble du crâne et du corps, et peut perturber la posture. En rééquilibrant les tensions tissulaires et articulaires, locales et à distance, l’ostéopathe permet au corps de mieux gérer ce changement et de s’y adapter
.Chez le nourrisson particulièrement, où la mâchoire est en formation et les dents pas encore sorties, l’ostéopathie a un aspect préventif important. En effet, la position et la mobilité des os du crâne dépend avant tout du bon déroulement de l’accouchement. Un accouchement long, difficile, ayant nécessité une intervention de forceps ou ventouses induit automatiquement des tensions sur le crâne (ex : plagiocéphalie), qui seront néfastes à une croissance normale du crâne et de la mâchoire, et pourront entraîner une succion pathologique, des troubles de la déglutition, des troubles ORL, des scolioses.
Le corps est un tout chaque partie est en relation avec d’autres par les liens anatomiques (articulations, muscles, ligaments, fascias*...) Une cicatrice récente ou ancienne, est très souvent adhérente et sensible au toucher, même si la cicatrisation s’est bien déroulée et que la cicatrise est ”jolie”. Cette adhérence constitue un point de ”fixation” locale qui affecte la mobilité de la zone où elle se trouve, les structures environnantes vont s’adapter à cette perte de mobilité et devenir elle-aussi limitées dans leur capacité de mouvement. Cela entraîne fréquemment des restrictions mécaniques sur ces structures. A terme, c’est la mobilité du corps dans son ensemble qui peut être perturbée par ces tensions, et apparaissent des douleurs chroniques ou des troubles fonctionnels récidivants
.*un fascia(ou aponévrose) est un tissu très fin et très élastique qui enveloppe toutes les structures du corps
Il n’y a pas un type de cicatrice plus important qu’un autre. Toute cicatrice, qu’elle soit d’origine chirurgicale, traumatique (chocs, points de suture) ou infectieuse (abcès, vaccins ...), peut être source de tension. Bien entendu, il faut attendre la cicatrisation complète pour affirmer la présence d’adhérences et commencer à travailler la zone.
Cicatrice d’appendicectomie : douleurs / ”blocages” de l’articulation sacro-iliaque , lombalgie et irradiations associées (sciatique, crural, obturateur), trouble mécanique de l’épaule, troubles du cycle chez la femme (aménorrhée /trouble de la fertilité), troubles digestifs (constipation, reflux gastrique et acidité, ballonnement)...
Cicatrices de césarienne : sacralgie, lombalgie, troubles digestifs (constipation, ballonnements), troubles gynécologiques (du cycle ou douleurs aux rapports), troubles vésicaux et urinaires, mauvais retour veineux ...
Cicatrices de pneumothorax : douleurs intercostales, dorsalgies, cervicalgies, troubles respiratoires (essoufflement, diminution de l’amplitude respiratoire)... Cicatrices liées à la thyroïde : cervicalgies, dorsalgies hautes, troubles de la déglutition, de la phonation, précocité dans l’apparition d’arthrose cervicale..
”Travailler” une cicatrice revient à la mobiliser sur elle-même et dans toutes les directions pour lui redonner un maximum de souplesse et de mobilité. Cela s’effectue par pressions plus ou moins douces, avec l’utilisation fréquente de la respiration. Lorsque la cicatrice est adhérente par rapport à une autre structure (articulation ou organe par exemple) , l’ostéopathe met une main sur la cicatrice et l’autre sur la structure concernée, de manière à les ”désolidariser” l’une de l’autre. Ce travail est souvent effectué en complément d’autres techniques ostéopathiques pour une meilleure efficacité.
Pendant la grossesse le corps de la femme subit d’importantes modifications hormonales. Ses os et articulations, ses muscles, tendons et ligaments s’organisent différemment, se distendent, le bassin s’élargit et laisse la place au fœtus en plein développement. Les contraintes physiques ont lieux principalement sur le bassin et le rachis lombaire , et il est fréquent que la future maman se plaigne de maux de dos, de pesanteurs dans le bas ventre, en plus des éventuels désagréments tels nausées, reflux, mictions fréquentes Il peut être donc intéressant de consulter un ostéopathe dès les premiers mois de la grossesse afin d’anticiper les futures douleurs liées aux adaptations du bassin (et à d’autres articulations, comme celles des membres inférieurs).
Le traitement ostéopathique permet au bassin et au rachis de se mouvoir de façon optimale . Si le bassin ”bouge bien”, il peut s’adapter pleinement à la croissance de bébé (et lui laisser l’espace nécessaire) : il pourra donc supporter plus facilement les contraintes liées à l’accouchement (et en facilitera son bon déroulement) et récupérera plus rapidement sa morphologie initiale. Un bassin qui ne ”s’élargit” pas entraîne souvent des difficultés et des complications lors du travail (contractions et poussées) : cela peut nécessiter une intervention (extraction par instrumentation tels forceps, ventouses, spatules), une césarienne d’urgence, ou tout simplement être une source de souffrance importante pour la maman et le bébé (de par les très fortes pressions induites sur son crâne).
Après l’accouchement, il est important que la maman consulte afin de ”remettre en place” les os du bassin et les vertèbres, détendre les tensions musculaires, viscérales et crâniennes. En cas de césarienne, péridurale ou rachianesthésie, il est vivement conseillé de travailler les cicatrices (après cicatrisation), car celles-ci peuvent maintenir des tensions localement qui pourront être problématiques par la suite (cf. Ostéopathie et cicatrices).
Pour le nouveau-né, il s’agit avant tout de corriger les structures pouvant être à l’origine d’un trouble postural ou d’asymétries qui perturberont la croissance (ex : plagiocéphalie, torticolis congénital, scoliose). La mobilité des os crânien est ici essentielle : elle conditionne une croissance harmonieuse du crâne et du cerveau, influençant le développement sensoriel, moteur et cognitif du bébé. Toutes les fonctions liées aux sens (audition, vision, occlusion, sphère ORL) ainsi que tous les systèmes participant à la posture (tonus musculaire, acquisitions motrices, développement de la mâchoire et occlusion...) sont observés, testés et corrigés par des techniques douces et non invasives. L’origine d’un trouble fonctionnel chez le nourrisson peut-être de nature très variée, et tout symptôme (visuel, auditif, digestif, respiratoire, urinaire, lié à l’état général (sommeil, éveil...), est un signe d’appel en faveur d’un traitement ostéopathique. Parfois il n’y a pas de signe particulier ou évident, mais un trouble peut rester silencieux un long moment (mois, années) avant de s’exprimer physiquement ou par des douleurs. L’objectif est que bébé grandisse bien et harmonieusement, et il est intéressant de consulter dès les premières semaines après la naissance..
La névralgie cervico brachiale (NCB) est le pincement d’un nerf au niveau cervical, ce qui provoque des irradiations dans le bras. Selon le niveau cervicale affecté, les sensations électriques (parésies, paresthésies, fourmillements), peuvent se situer sur différentes zones du bras , le plus souvent entre les 5eàme, 6eàme et 7eàme vertèbres cervicales, les sensations concernent fréquemment tout le bras, de son origine (le cou) à son extrémité (doigts de la main).
La névralgie d’Arnold affecte le nerf du même nom, et la douleur se situe depuis la base du crâne l’occiput et premières vertèbres cervicales jusqu’à l’avant, avec parfois une sensation en casque due à une hypersensibilité du cuir chevelu.
les compressions nerveuses existent aussi plus bas sur la colonne. Sur les dorsales, il s’agit fréquemment d’irradiations intercostales. En fonction des symptômes et des antécédents (ex : chocs récents) une pathologie peut être suspectée (fracture ,pathologies viscérales (cardiaque, pulmonaire, hépatique, zona...) et il est préférable de consulter son médecin pour des examens plus approfondis .
Au niveau lombaire, on retrouve plus souvent la sciatique (origine L4- L5- S1) et la cruralgie (origine L2- L3- L4). La douleur du nerf sciatique concerne la fesse, l’arrière de la cuisse , le mollet et les orteils. On parle de sciatique vraie quand il est pincé depuis son origine et affecte tout le trajet du nerf, et de sciatalgie lorsque la douleur ne va pas plus bas que le genou ou le mollet. Le pincement du nerf crural affecte quant à lui la partie externe de la hanche, l’aine et la face avant de la cuisse.
Toute névralgie signe le pincement d’un nerf, sur son origine ou son trajet, il peut s’agir d’un blocage articulaire, d’une pathologie discale (hernie), d’arthrose, d’une contracture musculaire, de tensions viscérales et tissulaires. L’interrogatoire du début de séance est primordial pour orienter le diagnostic, et les tests d’exclusions ( réflexes, tests sensitifs...) et ostéopathiques aident à préciser la nature du pincement . Avant d’effectuer une manipulation vertébrale directe sur la zone, il est important de s’assurer de l’intégrité discale en réalisent des examens complémentaires (radiographie, scanner, électromyogramme).
Soigner la cause pour soulager totalement la névralgie est l’objectif de tout traitement. En ostéopathie nous cherchons à libérer toutes les structures qui sont en conflit avec le nerf : articulation, crâne, muscles, viscères, fascias. Selon la nature du pincement, les techniques pourront être articulaires, crâniennes, musculaires, viscérales, faciales. En cas de pathologie discale diagnostiquée, et selon l’état du patient (âge, antécédents) , l’ostéopathe peut malgré tout adapter ses techniques et travailler sur la zone tout en douceur .
Un mal de tête survient fréquemment suite à une mauvaise circulation sanguine : le sang se trouve en excès au niveau crânien, et cette accumulation entraîne une augmentation de pression. Selon qu’il s’agisse de sang veineux ou artériel, on distingue le mal de tête pulsatile, qui tape, et le mal de tête oppressif, qui serre. On différencie également les céphalées, qui affectent en général les deux côtes du crâne, et les migraines qui, comme leur nom l’indique (mi-graine), ne touche qu’une moitié du crâne (gauche ou droite). Les maux de tête affectent souvent les tempes, les yeux (migraines ophtalmiques), le cuir chevelu (sensation de casque).Il y a souvent des signes associés : photophobie (sensibilité à la lumière), nausées, vomissements, sensibilité aux sons, troubles de la concentration, irritabilité... Plusieurs symptômes peuvent se manifester en même temps, et il est indispensable d’interroger le patient pour préciser l’origine du mal de tête, afin d’en adapter la prise en charge.
En dehors des causes vasculaires fréquentes, le mal de tête peut faire suite à un traumatisme (chocs sur la tête, les cervicales, coup du lapin). Les troubles neurologiques, tels que la névralgie d’Arnold (compression nerveuse), peuvent être à l’origine de migraines neurologiques. L’origine peut être également ostéo-articulaire, c’est à dire qu’une ou plusieurs articulations sont ”bloquées” (os du crâne, vertèbres cervicales, 1ères côtes, clavicules, vertèbres dorsales), et perturber la libre circulation du sang. Souvent des tensions musculaires y sont associées, comme c’est le cas dans le serrement de dents (hyper-contraction des muscles masticateurs et blocage de la base du crâne et des 1eàres vertèbres cervicales). Le stress et les contrariétés d’ordre émotionnel peuvent être un des facteurs déclenchant des céphalées. Les maux de tête peuvent aussi avoir une origine hormonale : la variation hormonale et/ou les tensions du petit bassin présentes pendant les menstruations, peuvent déclencher des douleurs crâniennes à distance. Certaines pathologies (accidents vasculaires cérébraux, tumeurs...) occasionnent des maux de tête, mais dans ce cas la prise en charge doit se faire en urgence, car ces pathologies peuvent engager le pronostic vital du patient.
L’ostéopathe évalue les ”blocages” qui perturbent la circulation sanguine, et teste la mobilité de toutes les structures qui contribuent à l’apparition du mal de tête : les os, les muscles, les viscères, les fascias... L’ostéopathe évalue aussi les structures de l’ensemble du corps : le crâne se situe à son sommet, et peut être influencé par tout ce qui ce trouve en dessous de lui . Par exemple , un blocage sur le bassin peut avoir des répercussions sur les cervicales hautes ; les tensions viscérales dues à une surcharge hépatique (foie) sont souvent responsables des migraines à droite... C’est en comprenant l’origine d’une douleur qu’il est plus facile de la soulager. Une fois le diagnostic établi, l’ostéopathe réalise des techniques adaptées pour corriger les zones ”bloquées”. En général, le mal de tête s’atténue au bout de quelques jours, ou après avoir effectué plusieurs séances. L’approche ostéopathique permet, lorsque le traitement est complet, de limiter la récidive des douleurs.
La sphère ORL (oto-rhino-laryngologique) regroupe les fonctions liées à l’audition (oreilles interne, moyenne et externe), la respiration nasale (nez, sinus) et la gorge (larynx, amygdales). Une perturbation de l’oreille peut entraîner : problèmes d’audition, difficultés à la décompression (en altitude, en profondeur) sifflements et bourdonnement (acouphènes), otites, vertiges et pertes d’équilibre. Une perturbation au niveau du nez et des sinus peut se traduire par des difficultés à la prise d’air, des congestions nasales (rhinites), des sinusites (frontales, maxillaires, sphénoïdales). Les troubles au niveau de la gorge sont: angines, laryngites/pharyngites, troubles de la phonation, gênes à la déglutition (chat dans la gorge) .
Chacune de ces fonctions est, de par sa constitution osseuse, en relation avec les os du crâne et d’autres articulations : l’oreille avec le temporal / le nez et les sinus avec les os nasaux, l’os frontal, l’ethmoïde, le sphénoïde, l’os maxillaire, l’os palatin, le vomer / la gorge et le laryngo-pharynx avec les vertèbres cervicales (de la 2éme à la 6éme), l’os hyoïde, et les cartilages thyroïde et cricoïde. De plus chaque structure est innervée par des ganglions, et vascularisée par des artères et des veines, eux-aussi en rapport avec les articulations (crâne, cervicales...). Il faut prendre en compte également les muscles, les ligaments, les fascias, présents dans la zone. Tous ces éléments sont potentiellement responsables de l’apparition d’un trouble ORL : dès lors qu’il y a perte de mobilité sur l’une ou plusieurs d’entre eux, il y a perturbation de la physiologie et apparition de symptômes.
L’ostéopathe va donc évaluer le ”bon fonctionnement” de toutes ces structures,
il teste la mobilité articulaire (os du crâne, vertèbres cervicales, côtes, clavicules), l’état de tension musculaire, la souplesse et la densité tissulaire de toute la loge viscérale du cou. Ce sont des tests qui permettent de déterminer quelle(s) est (sont) la (ou les) structure(s) occasionnant le trouble . Ensuite, il corrige les dysfonctions pour redonner de la mobilité et rééquilibrer la circulation nerveuse et sanguine . Les corrections effectuées sont principalement des techniques crâniennes, techniques douces et non invasives, qui peuvent nécessiter la participation du patient (mouvements de tête ou des yeux, respiration) . D’autres techniques sont plus directes, telles que les techniques structurelles ou musculaires. Dans tous les cas, l’ostéopathe adapte ses techniques en fonction du patient (âge, sexe, antécédents, activités).Après une séance de ce type, il est fréquent que le patient ressente rapidement certains effets, tels que sensations de légèreté sur la base du cou et le crâne, respiration nasale facilitée... Bien entendu, il faut attendre quelques jours pour que les effets de la séance soient totalement notables. Selon les cas, effectuer plusieurs séances peut être bénéfique pour éviter les récidives du trouble, ou du moins espacer considérablement leur fréquence.
Le système digestif est complexe et regroupe de nombreux organes : l’œsophage, l’estomac, la duodénum, le pancréas, le foie, la vésicule biliaire, l’intestin grêle, le gros intestin . Chacun de ces organes joue un rôle précis sur le métabolisme : sécrétion des acides et des enzymes, digestion des sucres et des graisses, réabsorption de l’eau, élimination des déchets...Toutes les fonctions digestives se font hors du contrôle conscient : ce n’est pas volontairement que l’on digère, ça se fait tout seul. Cette autonomie est assurée par le système nerveux végétatif. Le système orthosympathique est le système ”actif” (celui qui prédomine en état de veille, qui stimule, le ”ON /OFF”) et parasympathique est le ”passif” (en état de repos, celui qui inhibe, le ”ON /OFF”). En fonction des aliments à digérer et des périodes de repas, le grand concert de la digestion s’effectue sous l’alternance de ces deux systèmes, de façon harmonieuse, régulière et permanente.
En temps normal, la digestion n’est pas douloureuse ou gênante. Les troubles digestifs surviennent lorsqu’il y a des excès alimentaires, des pathologies (ex : ulcère, hernie hiatale, hépatite, diabète...) des déséquilibres du système végétatif, ou simplement des tensions musculaires, tissulaires et viscérales. Une tension viscérale perturbe la mobilité, donc la physiologie de l’organe, et affecte sa fonction. Cela peut provenir d’une mauvaise mobilité du diaphragme, d’une dysfonction du système nerveux végétatif (dérèglement entre excitation et repos), d’adhérences cicatricielles (cf. « ostéopathie et cicatrices »), d’une ancienne inflammation ou pathologie(hernie, ulcère, appendicite, pancréatite ...)
Or lorsqu'un organe est perturbé dans ça fonction c'est tout le système digestif qui en pâtit : si la digestion des graisses par exemple, se fait mal, celle des sucres ne pourra pas être optimale non plus, affectant à son tour un autre aspect de la digestion et du métabolisme.
Le système nerveux végétatif est composé de nerfs et de ganglions présents (entre autre) le long de la colonne vertébrale, et chaque niveau vertébral participe à l’innervation d’un organe (ex: le foie est innervé par la zone de la 5ème à la 9ème vertèbre dorsale). En cas de ”blocage” articulaire d’un niveau vertébral, les nerfs ou ganglions vont être comme ”pincés”, perturbant l’information nerveuse qu’ils doivent transmettre à l’organe correspondant. Inversement, une tension viscérale chronique entraînera une surexcitation de la zone correspondante, amenant fréquemment à un ”blocage” vertébral. Cela est valable aussi pour d’autres articulations : celles du bas du dos (sacro-iliaques, hanches) sont en relation étroites avec les intestins, les côtes et avec le diaphragme... Ainsi, lors de troubles digestifs, l’ostéopathe travaille sur les viscères (étirement des ligaments viscéraux, remobilisation des organes...) tout en s’assurant de l’intégrité articulaire, permettant à la totalité du système d’être rééquilibré